Le droit de laisser vivre ou mourir #findevie #euthanasie #bioethique


On nous dit qu'il faut une loi afin de décider de qui doit vivre ou mourir.
Récemment, une vieille dame de 73 ans est décédée dans un couloir d'hôpital, sur un brancard, sans soins . Qui n'a pas vu une vieille dame dans ce cas-là, en train de gémir qu'elle a mal et personne ne semble s'en occuper, aux urgences? Heureusement, cette dame n'aura le même sort mais on s'inquiète.
 Dans le même hôpital, sans doute, un vieil homme meurt du cancer, en sachant qu'il lui reste peu de jours à vivre. On lui refuse d'abréger ses souffrances.


On se trouve dans une société où on légifère sur la liberté de choix des autres.
Cet homme, exemple fictif, mais qui existe sans doute en nombre, qui souffre comme un martyr, ne peut pas décider du choix de sa mort et cette vieille dame qui a agonisé faute de soins n'a pas pu décider de rester en vie. On en a choisi autrement. On choisit autrement.

L'exemple du débat sur la fin de vie  est bien un exemple d'une société qui permet à de parfaits inconnus, voire même d'un véritable système défaillant, de décider de qui vit ou meurt.

Nous sommes bien en plein dans un débat éthique.

Rappel:
 l'éthique est l'ensemble des principes moraux qui régit une personne ou un milieu, une société.
De manière plus large, selon la Toupie :

"L'éthique peut également être définie comme une réflexion sur les comportements à adopter pour rendre le monde humainement habitable. En cela, l'éthique est une recherche d'idéal de société et de conduite de l'existence."

Mais au travers de la fin de vie, du suicide assisté, de l'euthanasie,  il y a effectivement des réflexions sur notre société entière.

Si on prend l'exemple du suicide assisté, il faut quand même rappeler que le suicide lui-même est autorisé et non sanctionné, depuis très peu de temps, dans la société.
Auparavant, dans ces royaumes très chrétiens, on refusait aux morts par suicide les derniers sacrements et même le droit à un enterrement décent, soit dans une terre consacrée, les suicidés et leur famille étaient des parias, car ne pas pouvoir se rendre dans un lieu socialement désigné pour se recueillir dignement sur la tombe des êtres aimés, c'était socialement une punition certaine, au-delà du fait qu'un suicidé n'a pas le droit au paradis selon certaines croyances chrétiennes, encore maintenant au XXIème siècle. Il s'ensuit quelque part un tabou pour certains. Il suffit de voir d'ailleurs tous les articles que les milieux catholiques intégristes ou non, de La Croix à  la Manif pour Tous produisent sur le sujet  pour savoir que ce sujet est encore fortement lié aux convictions des uns et des autres.

En fait, quelque part, dans la fin de vie, celui qui  souffre dépend du bon vouloir et du pouvoir d'un homme qui ne le connait pas, qui ne sait pas qui il est,ce qu'il veut, mais qui a des convictions propres, une éthique différente. La liberté de choix de cet homme ou de cette femme qui demande qu'on puisse lui donner le droit de partir dans la dignité est soumis aux critères moraux d'hommes et de femmes qui ne partagent pas ses valeurs et qui donc , par leur pouvoir , brime la liberté du patient de faire de sa vie ce qu'il veut, y compris y mettre fin en l'infantilisant.

Mais si on regarde la chose de manière plus large, quand un enfant meurt dans la rue, on ne tient pas compte de ce qui est le mieux pour lui, on se fout de sa vie. Quand une mamie arrive à l'hôpital et se retrouve à mourir faute de soins, le système, l'administration de l'hôpital, le ministère se fout de sa vie. Quand on voit que des gens se retrouvent sans chauffage faute d'avoir un revenu décent, et meurent de froid dans leur appartement, sans soins également, on se fout de leur droit à la vie.
Quand on prend les organes des gens qui décèdent de ce genre d'"accidents", afin de sauver d'autres personnes, sans demander l'autorisation quelque part de personnes souvent seules, qui meurent à l'hopital sans famille connue, de pauvreté, sans mutuelle, sans soins réels au départ, ben là, c'est pareil, il n'y a pas de débat et de loi pour éviter ces drames.

Quelque part, quand on nous achète des années de vie contre de l'argent, c'est ce qui se passe au travail, en nous privant de voir grandir notre famille souvent, en nous privant d'une vie épanouie, quand le boulot est pénible et qu'on ne veut même plus le reconnaître, c'est bien de la liberté de disposer de son corps et de sa vie qui est en ligne de mire.

Quelque part, on est en droit de se poser la question: quelqu'un de valide a le droit de se suicider, de disposer de sa vie comme il l'entend et celui qui ne l'est plus par la maladie, on lui ôte ce droit?
Il y a quelque part une absurdité à légiférer là dessus même, vu que ce droit existe pourtant bien.
Sommes-nous responsable de notre propre vie et de notre mort? Nous le sommes devant la loi et la Constitution.
C'est sans doute ce que dit ce sondage dont parle Dominique Bertinotti sur cet article


NB:
 Billet d'opinion qui ne reflète pas la position du mouvement Génération.s mais se veut une base de débat sur le sujet

En savoir +:
https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2018/03/13/fin-de-vie-une-nouvelle-tribune-de-parlementaires-soppose-toute-evolution-de-la-loi_856017
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/c-est-dans-ma-tete/c-est-dans-ma-tete-une-nouvelle-loi-sur-la-fin-de-vie_2626014.html

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